Lundi 11 janvier, une semaine déjà…

Cela avance quand même pas mal. Hier nous avons préparé la nav avec Gustavo, le président de la Fédé, très emballé par notre aventure.

Aujourd'hui nous avons acheté plein de matos, ancre, corde, hamac… Le pauvre Ben croyait s'en tirer avec l'achat de la machine et bast ! Il découvre petit à petit les diverses dépenses annexes (radio, instruments) et ça lui fait chaque fois plus mal au larfouillet mais il n'a plus le choix, alors il râle…Les problos entre lui et Grisé se sont un peu aplanis, les deux se sont ''dits des mots'', pour le moment ça a l'air d'aller. Faut dire que j'avais expliqué au préalable au Grisé que le Ben pouvait tout faire capoter si, poussé à bout, il décidait de nuire, ce q'il a menacé de faire. Ben commence a comprendre la nécessité de se bouger (et de laisser Grisé activer la musique), Grisé se retient (un peu) de lui casser les couilles.

Les dernières soirées ont été de très haut niveau, sans Michel qui est malade, angine, 40 de fièvre. Nous avons été entraînés avec Grisé par un ''serviable'' garçon dans un fascinant jeu de piste pour trouver de la coke. Il voulait nous emmener chez lui, à Rocinha, mais quand j'ai décris la taille de cette Favela à Grisé (300 000 habitants) il a préféré insister pour que le gars en trouve ailleurs. Il nous a d'abord entraîné au marché glauque prés du port puis dans une école de samba, Estacio de Sà, 5000 dingues en sueur qui se trémoussent dans un hangar, en dessous d'un balcon ou 50 allumés tapent comme des sourds (ils le sont, probable !) En rythme, (et quel !) sur tous les instruments de percu imaginable, de l'énorme grosse caisse ultra basse à la petite ''couica'' qui rigole…Waow ! Le panard géant, mais pas de came. Il nous a introduit ensuite derrière un passage en chicane pour isoler l'endroit de la rue, dans une incroyable rue putassiere avec petites baraques éclairées par de faibles loupiotes colorées, musique crachotante, putes dénudées, de la mama mafflue à la petite jeune édentée et crade, mecs craignos qui flambent aux cartes, Grisé me dit ''tu regardes ou tu veux mais personne dans les yeux, compris ?!'' Le genre d'endroit ou quand tu ressorts tu te sens léger. Nous avons poireauté une bonne demi heure en buvant des bières dans un micro bar pour rien, toujours pas de coke.

Nous avons fini dans une des pires Favelas de Rio, Santa Marta, juste sous le Corcovado, ou nous n'en menions pas large, pourtant c'est la que notre guide a fini par dégoter de la coke d'excellente qualité à la grande satisfaction de Grisé.