Encore une virée en bécane aujourd'hui jusqu'à Thali, très petit bled frontalier, encore plus ouest-nord-ouest. La rivière qui sépare ici la Thaïlande du Laos s'appelle la Nung, elle est beaucoup plus petite que le Mékong, autant dire que j'ai pu voir les soldats du ''Pathet Laos'', l'armée révolutionnaire du Laos, sorte de Kmers Rouges ''gentils'', se laver la couenne juste devant moi et pour sur j'étais le seul occidental à des kilomètres à la ronde. Les militaires Thaïs du poste frontière s'en tapaient que je parte au Laos, Vas-y, vas-y, ils me faisaient signe et ça les faisait rigoler, mais je me suis bien gardé de dépasser le milieu de la rivière, juste un petit pas pour dire d'avoir mis le pied au Laos.
Belle virée, les montagnes cramaient partout, je présume pour faire des pâturages mais ça fait drôle, la rivière bleue, la vallée verte, la poussière, les bananiers, les belles baraques en bois dans les bleds, très ''Apocalypse Now'' quoa ! Tu voas ? Sinon, les pastèques sont jaunes dedans ici…Comment ? Il est ou ? Il a fumé quoi ? C'est le coin pour quoi déjà, l'opium ? Ah ! D'accord.
Mais non, je suis pas raide, elles sont vraiment jaunes dedans ! D'abord, l'opium c'est pas un hallucinogène mais un stupéfiant…
Et alors, tu trouve pas ça stupéfiant des pastèques jaunes ?….Oookéé.

Nong Kai.
Voilà, rentré sur Nong Kai avec la pétrolette, toujours géniale la promenade. Comme ils rament les Thaïs sur la route, je doublais tout le monde, pourtant ma bécane fait que 100cc, 90 à l'heure max, rien de dément. Je suis allé réserver le train pour Bangkok, il me reste que trois jours en Thaïlande, triste. En plus je viens de me faire emmerdaver par un flic bourré et collant au resto, tout va bien…

Retour sur Bangkok.
Un mot sur l'arrêt des trains Thaïs. On sait jamais si en fait ce coup la c'est pas le crash vu qu'à chaque fois ça tressaute, couine, racle, décélère à faire vider les porte-bagages et pour stopper, le choc, le vrai, si t'es debout t'es projeté à trois mètres, assis tu te retrouve par terre dans un boucan apocalyptique, j'exagère pas et c'est comme ça à tous les coups.
A Bangkok j'en apprends des belles : 1- la guerre terrestre en Irak bas son plein et youpida, roulez carrioles. 2- Y'a un coup d'état ici, en Thaïlande, les militaires ont pris le pouvoir pour soit disant mettre fin au bordel, gabegie, corruption, les prétextes habituels, moi dans mon Nord-Est j'étais deconnecté de tout… 3- Y a pas de vol Biman, ma compagnie, avant vendredi premier mars et encore c'est plein, je suis en liste d'attente. Or, mon visa fini le 26 février, trois jours de dépassement je suis bon pour la castration, surtout maintenant avec les militaires au pouvoir, au minimum la gégène.