Moro Branco, samedi.

Salvador > Fortaleza, vingt heures de bus. Heureusement les très confortables bus brésiliens, neufs, bien suspendus, sièges ''détente'' pour s'affaler rendent le voyage pas trop éprouvent. Nous traversons les états les plus pauvres du Brésil, le ''Nordeste'', ou les routes ne sont souvent qu'un souvenir carrossable mais de vrais tape-cul !
Et puis, la distance, 1400 bornes, ça fait Marseille > Nottingham, pour donner une idée. Heureusement nous stoppons toutes les trois heures.
Il paraît que la ville de Fortaleza n'est pas géniale alors nous allons direct à la plage, petit stop chez des potes à la Marion, (une sublimissime collègue à Marie), qui possèdent un hôtel bien trop cher pour nos budgets serrés, surtout le mien, et ils nous font pas la moindre offre de ristourne les potes…Arrivés de nuit, ils nous faut prendre un taxi à chauffeur sadique qui prend un malin plaisir à écraser les crapauds, ce con ! Heureusement nous nous dégotons La posada dans le bled sympa, Moro Branco.
Ca pour un bled ! Mer-sable-roches sur des kilomètres, quelques posadas désertes et puis plus que nibe. J'adore…
Alors baignades et coups de soleil, homardesque je suis…
Dément le Nordeste, ça ressemble à l'idée qu'on se fait du Mexique. Plateaux désertiques, cactus géants, buissons desséchés gris de poussière, quelques ''fazendas'' aux toits de tuiles, murs de terre séchée, vaches squelettiques, paysans métissés indien-portuguais-africain, le dosage varie, ça te donne de ces mélanges. Ils se déplacent à dos de mule, grands chapeaux de paille, il manque plus que la musique de Morricone et tu t'y croirais. Parfois on voit des mioches blonds avec des tignasses pas possibles mais les mêmes visages mélangés. Du vent par la dessus, de la poussiere, les bus traversent le paysage sur des lignes droites interminables…