Belém.

Hôtel Ver-o-Peso avec vue panoramique sur l'Amazone somptueux s'il vous plait ! Soyons précis : Vue sur un bras déjà énorme du gigantesque delta du fleuve, dans les 350 km environ je crois…C'est beau Belem, cradissime mais beau. En fait c'est un peu oublié comme ville, trop à l'écart, le port n'est plus que l'ombre de ce qu'il était à la grande époque de la culture du caoutchouc, le vieux centre délaissé n'a par conséquent pas été trop démolit par les immeubles modernes. La topographie de la ville, un coin qui s'avance vers le delta rend le fleuve omniprésent, ça donne une ambiance aventurière en quelque sorte pas dégueu ! Plein de bateaux qui n'ont pas changé de look depuis 80 ans, comme sortis tout droit d'une bande dessinée d'Hugo Pratt, font des liaisons avec les îles et les bleds lointains le long du fleuve…Il pleut deux fois par jours au moins en cette saison et pas de la bruine, espère ! L'humidité frôle les 100% en permanence, les murs sont évidemment couverts par cette lèpre noire que j'aime tant. Grâce aux averses il fait pas si chaud, 27 à 30 ° au plus, quel panard !
Bien sur la végétation est à la hauteur, pour être vert c'est vert ! En face il y a une grande île manifestement couverte de foret sinon vierge, incontestablement équatoriale, pile au-dessus de nos têtes au fait, l'équateur. En ville ça pousse sur les façades, sur les toits, dans les gouttières, les trottoirs la ou les gens marchent un peu moins. Il n'est pas rare de voir des arbres genre ''ficus'', (figuiers), profiter d'une simple fissure dans une façade pour s'implanter et ensuite la recouvrir entièrement de ses racines (au moins ça lui garanti de tenir droit). Les bestioles sont la aussi, y'a du monde qui vole, rampe, saute, grouille…Ca produit un barouf du diable. Mes potes les Urubus sont omniprésents sur le port, sorte de vautours noirs croisés goélands, dépouillés du coup, laids et affublés d'un regard parfaitement torve mais quels voiliers. Les papillons sont réellement géants plus de 15 cm d'envergure qui planent sans un battement d'aile. De jour et de nuit il y a des myriades de saloperies non identifiées plus ou moins piquantes qui volettent…Les poissons au célébrissime marché juste en bas de l'hôtel ont des gueules incroyables, les piranhas sont les moins surprenants, c'est dire.
Belém est parti pour me plaire.
J'attends les deux autres qui sont passée par Sao Luis sans moi, le bus Récife-Sao Luis était ''completalmente lotado'' et j'ai du venir à Belém directement, 32 heures de voyage quand même mais c'était pas si dur, la traversée du Nordeste ultra aride vaut le coup, les paysages invraisemblables avec les buissons gris desséchés à l'infini, apparemment complètement morts mais qui revivent à la moindre pluie, les vortex de poussière soulevés par la chaleur infernale, ambiance western authentique…